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Je suis concerné.e par le mariage forcé, j’ai besoin d’aide

Je Suis Concernée
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Tu subis ou tu as subi des violences de nature physique, psychologique et/ou sexuelle ? Le plus important, c’est d’en parler. Il n’est jamais trop tard dès lors que c’est le bon moment pour toi. Nous te croyons.

Tu te sens sous pression, manipulée, et ta parole n’est pas écoutée dans ta famille ? Tu es dépendante financièrement de ta famille, tu n’as plus le droit de sortir ? Tes papiers d’identité ont été confisqués ? Tu es forcée d’avoir des rapports sexuels avec une personne que tu ne connais pas ?

Tu risques un mariage forcé, qu’il soit civil ou religieux, en France ou à l’étranger ? Tu as été exposée à cette violence il y a quelques jours, quelques mois ou plusieurs années ?

Tu as peur de ce qu’il peut t’arriver si tu oses parler ?

Osez demander de l’aide pour soi-même c’est déjà le début de la résistance et du refus des violences.

Dans certains cas, un appel à l’aide peut avoir des répercussions positives en faveur des sœurs et frères. Lorsque l’aînée s’est révoltée, il arrive que les parents cessent les violences.

Que tu sois en France ou à l’étranger, mineure ou majeure, Voix de femmes peut t’accompagner de différentes manières, en fonction de tes besoins.

Nous te croyons, nous sommes là pour t’accompagner, à ton rythme et selon tes besoins.

Le dispositif « SOS MARIAGE FORCE / 01 30 31 05 05 » est joignable les lundi, mardi, jeudi et vendredi de 10h à 17h.

Il est aussi possible de nous contacter par mail : contact@sos-mariageforce.org

Un numéro WhatsApp est disponible, uniquement sur demande et pour les personnes accompagnées.

L’association dispose de locaux discrets et sécurisés pour recevoir les victimes en présentiel et sur rendez-vous.

J’ai besoin qu’on m’écoute

Nos professionnelles t’écoutent, te conseillent et t’orientent dans une démarche bienveillante et adaptée à ta situation.

Nous pouvons t’écouter le temps d’un appel ou pendant plusieurs mois.

Si tu redoutes d’être marié.e de force tu peux également en parler avec une personne en qui tu as confiance ainsi qu’un ou une professionnel.le qui t’aidera pas à pas.

Tu peux aussi demander à ce professionnel.le ou à cette personne de confiance de contacter SOS mariage forcé avec toi.

Contact

J’ai besoin de m’enfuir

L’association appuie ta stratégie de résistance, en l’adaptant à tes besoins et aux réalités de ta situation afin de garantir une prise en charge sécurisée, confidentielle et inconditionnelle.

Nous t’aiderons à faire les démarches pour assurer ta sécurité et que ta famille ne te retrouve pas si tu es majeure ; nous signalerons ta situation au juge pour enfants afin qu’il te protège si tu es mineure.

Nous travaillons en partenariat avec les structures d’hébergement et facilitons la prise en charge des frais de déplacement si ta sécurité nécessite un éloignement de ta région en France ou si tu as besoin d’être rapatriée de l’étranger. Dans ce dernier cas, nous travaillons en étroite collaboration avec le ministère des Affaires étrangères.

Contact

J’ai besoin d’un soutien juridique

La loi te protège des violences.
Nous pouvons t’accompagner dans l’ensemble des démarches juridiques, si tu le désires.

L’accompagnement de Voix de femmes est inconditionnel – L’association t’apporte une aide, qu’elle soit ponctuelle ou s’inscrive sur la durée, même si tu ne souhaites pas porter plainte. Cela signifie par exemple que tu n’es pas obligée de déposer plainte pour que SOS Mariage Forcé t’accompagne pour trouver un hébergement. Si tu souhaites porter plainte, l’équipe sera également à tes côtés, avec ton avocat.e, pour faire valoir tes droits.

Si tu n’as pas les ressources suffisantes, il existe des avocat.e.s qui interviennent avec l’ « aide juridictionnelle », c’est-à-dire une prise en charge par l’Etat des frais de justice.

Je suis mineur.e

Tu n’es pas seule. Des mécanismes existent pour te protéger.

  • Tu peux demander une protection au juge des enfants du tribunal.
  • Le juge des enfants peut prononcer une interdiction de sortie du territoire pour que tes parents ne puissent pas te faire quitter la France et t’envoyer dans un pays étranger.
  • Tu peux bénéficier d’un accompagnement par un-e éducatrice/teur spécialisée et/ou d’un placement dans un lieu sécurisé. Ce lieu peut être un foyer, une famille d’accueil ou chez un.e personne de confiance, qui peut être un membre de ta famille (par exemple tante/oncle/cousin.e de confiance).
  • Si tu es en danger de représailles par ta famille, la loi prévoit que tes parents ne soient pas informés de l’adresse du lieu où tu as été mis.e en sécurité.
  • Un.e administrateur.rice ad hoc pourra être désigné pour représenter tes intérêts en justice et tu pourras bénéficier d’un avocat gratuitement.

Je suis majeur.e, quels sont les dispositifs pour me protéger ?

Grâce à la loi du 9 juillet 2010, tu peux bénéficier d’une ordonnance de protection prise par le Juge aux affaires familiales (au Tribunal Judiciaire).

Cette ordonnance retire aux personnes de ta famille susceptibles de te menacer ou de t’enlever, le droit de t’approcher.

Cette ordonnance te donne le droit de bénéficier des effets d’une interdiction de sortie de territoire.

Si tu as subi des violences physiques, psychologiques et/ou sexuelles, tu peux déposer une plainte.

  • Il est fortement recommandé de te faire accompagner par un.e avocat.e (intervention gratuite en cas d’absence de revenus ou de faibles revenus).
  • Si tu ne souhaites pas demander une ordonnance de protection ni déposer plainte, tu peux obtenir l’aide d’un.e professionnel.le (assistant-e social-e, SOS mariage forcé…) pour trouver un lieu d’écoute, un hébergement, une aide financière ou un soutien juridique spécifique.

Je dois partir ou je suis déjà à l’étranger

Si tu as des doutes, si tu crains d’être mariée de force lorsque tu seras à l’étranger, les professionnels de l’association Voix de Femmes sont là pour t’écouter.

Avant de partir, il est conseillé de transmettre à une personne ou un-e professionnel-le de confiance, les informations suivantes :

  • La date prévue de ton retour en France figurant sur le billet d’avion
  • Un numéro de téléphone où tu seras joignable à l’étranger
  • L’adresse de la famille où tu résideras
  • Ton adresse e-mail

Si tu as des craintes il est possible d’empêcher ton départ, même à la dernière minute.

A l’aéroport, tu peux parler de tes craintes à la Police de l’Air et des Frontières (PAF) ou bien à la douane. Ils sont là pour t’écouter.

Il est possible d’être rapatrié.e sous certaines conditions :

  • Être français.e ou avoir ta résidence habituelle en France
  • Être majeur.e selon la loi du pays où tu es retenu(e) contre ton gré
  • Obtenir un laissez-passer des services consulaires français

Tu peux contacter l’association Voix de Femmes même depuis l’étranger.

Important – réflexes utiles :

Certains documents sont indispensables pour effectuer toutes les démarches nécessaires : recherche d’emploi, procédure de divorce, annulation du mariage, renouvellement de la carte nationale d’identité ou du titre de séjour…

Conserver les documents personnels suivants, de préférence en original ou au moins en photocopies :

  • Carte nationale d’identité ou titre de séjour
  • Passeport
  • Certificat de nationalité française
  • Tout document établissant que tu es né-e en France
  • Certificats de scolarité
  • Bulletins scolaires
  • Attestation de carte vitale
  • Fiche de paie
  • Diplômes

Mettre ces documents en lieu sûr : ami-e, association, avocat …

Par précaution supplémentaire, numérise tes documents, sauvegarde-les sur une clef USB et envoie les à une adresse e-mail valide connue de toi seul-e.

En cas de confiscation ou de destruction de tes papiers, tu n’es pas obligé.e de porter plainte contre tes parents pour refaire tes documents. Tu as le droit de porter plainte contre X (personne non dénommée) ou de faire une déclaration de perte.

En cas d’urgence, contacte le 17.

Tu n’es pas seule

Dénoncer un mariage forcé, c’est déchirant et compliqué. Consulter ce site internet nécessite déjà un courage immense dont tu peux être fièr.e. Comme toi, des milliers de jeunes se sont retrouvé.e.s dans cette situation et ont osé parler.

En 2024, Voix de femmes a pu accompagner 137 jeunes. C’est leur parole qui nous a permis de les aider.

Certaines d’entre elles ont voulu témoigner.

Voici par exemple le témoignage de Sabah, 20 ans :

« Si jamais on ose dire qu’on n’est pas d’accord, notre famille utilise toute sorte d’arguments pour nous convaincre… Nos mères prétendent qu’elles savent ce qui est bon pour nous et que si jamais le mari se comporte mal avec nous, elles nous soutiendront…

En vérité, les parents se mettent toujours du côté du mari qui s’arrange pour se faire passer pour une victime. Ma mère m’a dit que s’il m’avait frappée c’était normal, je n’avais pas à vouloir retourner au lycée, mon devoir de femme c’était de m’occuper de « mon mari». Pour ma cousine, ma tante a réagi différemment, elle a bien voulu qu’elle divorce… Mais alors pourquoi elle l’a mariée ? Elle devait bien savoir que ça finirait par un divorce puisque dès le départ, il n’y avait aucun sentiment ?!

Ma mère m’a dit que si je partais et que j’abandonnais le « mari », elle serait la risée du quartier. Ma mère est croyante, alors je lui ai demandé « c’est le regard de Dieu ou celui des commères du quartier que tu respectes ? »

Mon frère n’était pas pour le mariage forcé mais quand j’ai fugué la première fois, avant le mariage, mon père l’a manipulé, il lui a dit que notre grand-mère était malade qu’elle était hospitalisée, mon frère m’a envoyé un texto et alors… je suis partie la voir à l’hôpital à Marseille ; en vrai, ma grand-mère était chez elle, et elle était en meilleure santé que moi » …

Finalement, c’est moi et moi-seule qui me suis retrouvée morte-vivante, on m’a séquestrée ; mes oncles, un cousin, même des cousines étaient dans le coup… C’était un piège, ils avaient trouvé la salle pour le mariage, à côté de Marseille… Je ne peux pas dire que c’était une fête, on a fait ma fête… Quand je suis revenue chez moi à Lyon, je n’ai pas parlé tout de suite… il m’a fallu presqu’une année… Ma mère, disait que j’exagérais, que je devais être contente d’avoir un homme qui a une bonne situation, qui a accepté de quitter Marseille pour moi. Qu’il était commerçant, donc je n’aurai pas besoin de travailler. Mais alors à quoi ça a servi que je m’inscrive en BTS ? Pourquoi j’ai fait toutes ces études ?

J’ai parlé du viol à ma mère, de la nuit de noces, elle a baissé les yeux.
Il y a une commère dans le quartier qui a dit que j’étais la honte sur la famille à aller raconter que j’avais été mariée de force, que si c’était vrai, pourquoi je ne l’avais pas dit tout de suite ? que j’avais qu’à dire non, que j’avais brisé ma famille ! J’ai eu envie de la frapper, de mourir moi-même, mais ce jour-là j’ai décidé de vivre ma vie. Je me suis confiée à l’infirmière du lycée : elle m’a dit que je n’étais pas coupable, elle m’a aidée et elle m’a soutenue moralement, elle m’a dit que j’avais franchi une étape importante : EN PARLER. »

Sabah, 20 ans

Il n’est jamais trop tard pour en parler, même après des mois ou des années. Il est très important que ta parole soit respectée, quel que soit le moment où tu choisis pour parler.