Si vous êtes victime de mariage forcé, nous vous encourageons à utiliser le site en navigation privée ou à effacer votre historique de navigation après chaque visite

Newsletter Juin 2025

Le 10 juin 2025, l’association belge Violences & Mariages Forcés (VMF) a révélé avoir accompagné 145 victimes de mariage forcé au cours des cinq dernières années. Derrière ce nombre inquiétant, ce sont autant de jeunes filles – parfois promises dès la petite enfance, voire avant leur naissance – qui ont été soutenues pour échapper à des situations de contrainte, de violences et d’isolement. Grâce au travail conjoint de l’association, des services communaux et de la police boraine, un réseau d’intervention a été mis en place pour détecter, alerter et protéger. À l’Académie de musique de La Bouverie, un spectacle mêlant théâtre et témoignages a été présenté pour sensibiliser le grand public à cette réalité souvent invisibilisée. En s’appuyant sur des récits de victimes, l’association cherche à éveiller les consciences et à rappeler que ces violences se déroulent aussi en Belgique, dans le silence des foyers.

Le 11 juin 2025, Midi Libre a relayé le témoignage d’Ariane, une franco-marocaine de 28 ans, qui a déposé plainte pour agression sexuelle et viols contre son ex-mari. Mariée de force un mois après ses 18 ans, Ariane relate son histoire ainsi que les violences conjugales subies. Après une première plainte pour agression sexuelle, le commissariat de Béziers a initialement refusé d’enregistrer sa plainte pour viol, arguant qu’Ariane n’avait pas dit «non». Ce n’est qu’après insistance auprès du parquet qu’elle a pu déposer plainte le 22 mai dernier. Ariane souhaite être reconnue en tant que victime de mariage forcé, illustrant les difficultés rencontrées par de nombreuses femmes victimes de cette violence, souvent invisibilisées et privées de leurs droits fondamentaux.

Le 19 juin 2025, l’ONG CARE France a publié un rapport soulignant que cinq pays sont particulièrement touchés par la violence du mariage précoce : le Niger, la République centrafricaine, le Tchad, le Bangladesh et le Mozambique. À l’échelle mondiale, plus de 650 millions de femmes et de filles ont été mariées avant 18 ans. En Afrique subsaharienne, près de 40% des filles sont concernées par cette pratique néfaste. CARE France précise que les unions précoces résultent principalement de facteurs socio-économiques tels que la pauvreté, les normes patriarcales et le manque d’accès à l’éducation. Dans ces pays, l’organisation met en œuvre des actions visant à former les communautés locales, soutenir la scolarisation des filles, encourager des activités génératrices de revenus, et sensibiliser les leaders pour favoriser un changement des mentalités.

06 juin 2025 newsletter 4
Source : CARE France

Le 30 juin 2025, Anne Féconde Noah, femme politique camerounaise, a pris la parole pour dénoncer publiquement certaines pratiques traditionnelles toujours imposées aux jeunes filles. Grâce à un plaidoyer fortement relayé par la presse, elle appelle à l’abolition de coutumes qu’elle qualifie de « criminelles », notamment le mariage forcé de mineures, l’abandon d’enfants et les violences rituelles subies par les personnes albinos. Un rappel salutaire que les traditions ne doivent jamais justifier l’atteinte à l’intégrité des concernés et à leurs droits fondamentaux.