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Mariage forcé, culture et tradition

Ce Que Dit La Tradition

Culture, coutume et pratiques traditionnelles

Il existe dans la tradition des normes bénéfiques à la communauté et aux individus, femmes ou hommes, et d’autres néfastes au bien-être individuel et collectif.

Les normes issues de la culture, de l’histoire ou encore de la religion, ainsi que leurs interprétations, sont des constructions sociales. Elles peuvent résulter de choix mais également d’injonctions collectives et individuelles transmises de générations en générations par les individus qui les reconnaissent, les acceptent ou les remettent en cause.

Quand la tontine finance le rapatriement d’une jeune en danger de mariage forcé

Aminata et Kadidja sont respectivement première et seconde épouse d’un homme. Elles se sont fait la promesse de s’aider mutuellement dans le cas où l’un de leur enfant serait marié de force. Lorsque leur mari a tenté de marier de force Mariam, la fille ainée d’Aminata, Kadidja a organisé une tontine dans son quartier, depuis la France, pour payer le billet d’avion retour de Mariam.

En Afrique de l’Ouest, les membres d’une même famille ou d’un même village pratiquent la tontine. Il s’agit de mettre en commun des biens, des services ou encore de l’argent afin qu’ils bénéficient à chacun.e et ce à tour de rôle. Cette pratique ancestrale a été maintenue en raison d’un trop faible accès au système bancaire. Afin de financer de grands projets de vie sans recourir au crédit, les individus ont accès aux ressources de la tontine et contribuent ainsi à l’accroissement de ces richesses durant toute leur vie, pour le bien-être des individus et de la communauté.

Au fil des accompagnements par Voix de Femmes, nous avons constaté la force de la sororité et du système de tontine.

Quand une violence est légitimée au nom de la tradition

Mais il existe aussi des normes sociales délétères, maintenues par des individus afin d’asseoir leur domination sur des groupes sociaux.L’Office des Droits de l’Homme des Nations Unies désigne ces normes comme des pratiques traditionnelles néfastes. Il s’agit de véritables violences entraînant des conséquences dévastatrices sur la vie mais légitimées par « la tradition ».

Une violence est une violation des droits humains. Souffrir n’est pas une pratique culturelle.

Les droits des femmes ne sont pas des notions européennes importées. Ainsi, la Charte du Manden (actuel Mali) instaurée en 1236 reconnaissait des droits aux femmes de l’empire, notamment le droit de résister face à l’injustice.

Depuis, la Convention des droits de l’Enfant ainsi que la Charte Africaine des Droits de l’Homme disposent que les Etats ont l’obligation de prendre des mesures concrètes en vue de l’abolition des pratiques traditionnelles préjudiciables telles que le mariage forcé, les mutilations génitales féminines et les crimes d’honneurs.

Pourquoi la tradition et la religion sont-elles mobilisées pour justifier de violences ?

Certaines familles recourent à des arguments de nature religieuse ou culturelle afin de justifier ces violences. En réalité, craignant surtout l’atteinte à la réputation familiale, l’humiliation qui en résulterait et le qu’en-dira-t-on ; elles font alors passer leur propre intérêt face à celui de leur fille ou de leur fils, et manquent gravement à leur devoir de protection consacrée tant par la loi française que par celle de leur pays d’origine et par les conventions internationales.

Résister à la souffrance n’est pas trahir sa culture.

Pour la sociologue indienne Umah NARAYAN, le concept d’identité culturelle est instrumentalisé et la résistance de femmes et d’hommes aux violences ou aux discriminations faites aux femmes sont alors qualifiées de trahisons culturelles. Les femmes sont alors enfermées dans une identité totalement figée et la fameuse tradition fait peser sur elles une interdiction de s’émanciper de pratiques pseudo-culturelles qui les maintiennent sous domination et constituent en réalité des discriminations et des violences sexistes.

Le mariage forcé n’est pas l’apanage d’une seule culture.

Le mariage forcé concerne des personnes issues de nombreux pays, continents, religions et classes sociales. Le dénominateur commun de ces pratiques est la supériorité accordée à l’honneur plutôt qu’aux droits fondamentaux et au bien-être des femmes au sein de leur famille et de leur communauté. Le mariage forcé et les violences exercés au nom de l’honneur portent lourdement atteinte à l’intérêt de la femme en impliquant un contrôle obsessionnel de son corps et de sa sexualité, et ce jusqu’à l’anéantissement de sa personne, voire son assassinat, selon le sociologue français Smail LAACHER.

Se protéger de la souffrance est un droit fondamental.

La liberté d’aimer et la lutte contre les violences faites aux femmes : un droit universel et inaliénable

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